13 mai 2009

Parce que ça commence à bien faire

Aujourd'hui, suite de l'histoire. Je recroise la collègue qui m'avait si gentiment prévenue hier. Elle me redemande : "Aujourd'hui, ça a été avec la 5èmeB?". Moi, passablement agacée (non mais elle va me faire le coup tous les jours?) : "Oui oui, pas de problème...". Elle : "Bon alors je vais te dire...". Silence. Elle prend son air le plus grave et annonce : "Voilà. Il y a une semaine, un élève est venu me voir. Je ne dirai pas son nom hein. Mais il m'a dit - Silence mélodramatique - qu'il avait intercepté une lettre qui circulait dans la classe. Qui nommait un certain nombre d'élèves, que je ne nommerai pas. Et qui disait - silence mélodramatique - qu'ils allaient tout faire pour pourrir tes cours cette semaine - silence à nouveau - mais si rien ne s'est passé, tant mieux hein!".

Donc en gros, cette femme m'annonce qu'elle sait depuis plus d'une semaine que je risque d'aller au casse-pipe, mais elle ne m'en a même pas parlé, ne m'a pas prévenue et a préféré savoir ce qu'il s'était passé... après. Belle mentalité. Au moins, j'ai bien dormi cette nuit et n'y ai même pas pensé (merci maman pour m'avoir rassurée hier au téléphone, personne ne me rassure mieux). Elle aura au moins foiré l'un de ses buts : me faire flipper.

Aujourd'hui, j'ai aussi pété un cable avec le responsable de niveaux (RDN). Toutes les semaines depuis que je suis dans cette école, il me rajoute des heures par ci, par là, parce qu'un collègue est absent ou autre. J'ai souvent accepté de terminer plus tard, ou de commencer plus tôt. Mais parfois, je ne peux pas. Parce que, bêtement, j'ai une vie, moi. Et je prévois des choses après mes cours. Et les quelques fois où je ne pouvais et où je m'excusais avec mon sourire le plus gêné, est-ce que j'avais droit à un gentil : "C'est pas grave, on se débrouillera autrement..."? Non! J'avais le droit à l'énervement du RDN qui me disait : "Et pourquoi? Tu fais quoi? Et tu peux pas déplacer ton rdv chez le médecin? On va faire comment nous?" etc. Quand je disais oui, est-ce que j'avais un grand sourire avec des remerciements chaleureux pour avoir accepter de les dépanner? (je rappelle que je ne suis pas payée en heures sups pour ça hein) Non! Le RDN disait juste : "Bon ok ça va, cette fois t'as rien d'autre...". Sympa...

Bref, ce matin, j'arrive, le RDN m'appelle pour me dire que finalement je suis venue pour rien parce qu'hier soir, le collègue que je remplaçais ce matin a annoncé qu'il pouvait venir finalement. Est-ce qu'il m'a appelé pour me prévenir? Non! Pas grave, j'ai qu'à partager une classe avec mon collègue et même si j'ai préparé un cours pour rien et n'ai rien à proposer à l'autre classe, je me débrouillerai bien! A la récréation, il m'appelle à nouveau. Pour m'annoncer que lundi prochain, il voudrait que je vienne à 13h30 au lieu de 15h30 et en regardant mieux, je vois qu'il m'a même programmée pour 9h30! Alors que je n'ai qu'une demi-journée par semaine et que ce n'est même pas pour dormir (uniquement), puisque j'en profite pour bosser. Mon sang n'a fait qu'un tour. Je lui ai dit que j'avais d'autres projets (ce qui est vrai, je dois aller voir pour un poste qu'on m'a proposé l'année prochaine, qui ne me tente pas énormément alors je vais voir ce que ça donne sur le terrain) et que ça n'était pas possible. Il s'est énervé : "Mais on peut pas faire autrement, ya pas d'autres profs disponibles!" (ce qui est faux, le collègue que je remplace est là et a les mêmes horaires). Mais cette fois j'ai tenu bon, ne me suis pas excusée et l'ai laissé en plan.

Marre d'être considérée comme un pion qu'on bouge à volonté. Comme je lui ai expliqué, cette semaine, j'ai eu un emploi du temps horrible : je commençais à 8h tous les matins, je terminais à 16h30 tous les soirs et que j'avais 3h de trou le midi. Et je ne me suis pas plaint. J'ai eu des classes que je ne connaissais pas. J'ai supporté ça sans rien dire. Mais maintenant ça suffit.

Et un point de plus pour ne pas accepter leur poste de l'année prochaine. Chaque semaine, je m'angoisse à l'idée qu'on me change mes heures au dernier moment et que je ne puisse pas aller aux rendez-vous prévus. Que je doive appeler pour annuler. Il y a les impératifs du boulot : les examens à surveiller en fin d'année, les conseils de classe (chaque trimestre, cinq soirs jusqu'à 21h), les réunions... Mais des heures sups comme ça, non merci. Pas chaque semaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire